VOIR, REGARDER ET VISIONNER LE FILM DE OMAR SI
Le film du comédien français, Omar Si, n’est pas simplement un témoignage du temps passé mais surtout une continuité historique des relations entre la France et l’Afrique, dont le grand raté, le grand échec, en termes hexagonaux, fut le Sommet Mondial contre le Racisme en Afrique du Sud en 2000. Nelson Mandela était encore vivant. Fidel Castro aussi. Deux figures planétaires qui aimaient la France et que la France admirait aussi.
La Conférence Mondiale sur le Racisme en Afrique du Sud aurait pu sceller, sur le continent noir, l’alliance tant recherchée par les pères de la Communauté Economique Européenne (CEE) ancêtre de l’Union Européenne (UE), notamment les Français Jean Monnet et Robert Schuman, appuyés par le chancelier allemand Konrad Adenauer et, bien sûr, par le général Charles De Gaulle. Des personnalités de tout premier plan, toutes reconnaissantes de l’apport africain dans la libération de l’Europe et, surtout, de la victoire des Alliés dans la deuxième guerre mondiale.
C’était là une occasion de faire entrer l’Afrique sur la scène mondiale par la grande porte. C’est pourquoi les signataires du Traité de Rome se sont empressé d’ajouter une alinéa importante au nouveau Contrat Européen à l’égard des pays africains, ci-après.
«A la suite de l'accès à l'indépendance d'un certain nombre
des pays et territoires énumérés dans la liste faisant l'objet
de l'annexe IV, une «convention d'association entre la Commu-
nauté économique européenne et les Etats africains et malgache
associés à cette Communauté », signée à Yaoundé le 20 juil-
let 1963, est entrée en vigueur le 1er juin 1964. Le texte de
cette convention a été publié au Journal officiel des Communautés
européennes no. 93 du 11 juin 1964.»
C’est dire l’attachement des pays de l’Europe occidentale, anciennes puissances coloniales, à l’Afrique. Pour la CEE l’Afrique se présente comme un formidable espace dans lequel la puissance économique européenne puisse se dérouler, moyennant l’exploitation des ressource illimités de ce continent. En revanche, pour les Africains, l’Europe doit ouvrir les portes de liberté pour l’accession du continent noir à l’Histoire, avec grand H.
La crainte des Occidentaux a été, est et sera toujours la demande des réparations des Africains pour crimes contre l’humanité, d’esclavage et colonialisme. Comme c’est le cas d’Israël et du peuple juif.
Or, en Afrique noire on repugne cet aspect monétaire. Les deux continents, Europe et Afrique, ayant tissé des liens humains allant au-delà du simple aspect financier. D’autant plus que les Africains, du nord au sud, d’Alger au bidonvilles de Soweto, son plus attaché au sentiments, au valeurs humaines qu’à l’argent comptant et sonnant.
C’est dans ce sent qu’il faut interpréter le film de Omar Si. Ce n’est pas une révendication, mais un témoignage d’humanité et de compagnonnage. C’est un film que fait entrer l’Afrique dans son histoire. L’Afrique dans l’Histoire Universelle.
Mais aussi son histoire avec la France «Je t’aime, moi non plus».
